
La plaque dentaire et le tartre
Même si l’hygiène est idéale, la bouche est colonisée par environ 500 espèces différentes de bactéries et de champignons. Si ces micro-organismes se développent sans excès et vivent en équilibre, aucune pathologie n’est à déplorer. Si une espèce pathogène se multiplie, des maladies peuvent se développer touchant les dents (carie), les gencives (gingivite et parodontite) ou les muqueuses buccales.
Par exemple, si les champignons microscopiques du genre Candida (le plus souvent Candida albicans) se développent en surnombre par rapport aux autres micro-organismes, une candidose peut se déclarer.
La plaque dentaire
Certaines bactéries ont la propriété d’adhérer aux dents pour former des colonies (biofilm).
En l’absence de brossage, Streptococcus sanguis, Actinomyces naeslundii et A. viscosus puis Streptoccoccus mutans (principal micro-organisme responsable des caries) se fixent sur les tissus dentaires. Si le brossage ou d’autres moyens ne les éliminent pas, ils sont rejoints après quelques jours par d’autres bactéries de type Fusobacterium nucleatum ou Prevotella intermedia. Au bout de deux semaines, des bactéries agressives responsables des maladies parodontales de type Treponema denticola complètent le biofilm dentaire.
Les bactéries de la plaque dentaire contribuent à la mauvaise haleine (halitose) et peuvent passer dans la circulation sanguine et causer des pathologies graves. Streptococcus mutans, S. sanguis, S. mitior (anciennement S. mitis) sont responsables de l’endocardite infectieuse. Même correctement traitée, cette maladie qui touche le coeur cause entre 20 et 40% de décès.
Lors d’endocardite, la “porte d’entrée” des bactéries pathogènes dans le système circulatoire est une fois sur quatre d’origine buccale. Certains produits de rinçage sont efficaces.
Le tartre
Le tartre est composé de plaque bactérienne minéralisée par le carbonate de calcium. Il se forme plus ou moins vite selon les individus et forme des dépôts rugueux qui adhèrent fortement aux surfaces dentaires.
La vitesse de formation du tartre dépend surtout de la quantité de plaque et du débit salivaire. Si on laisse s’accumuler la plaque dentaire, elle se minéralisera en tartre sous l’effet des ions calcium et des ions carbonates amenés par la salive.
Le tartre est souvent présent dans les zones difficiles d’accès pour la brosse à dents: entre les dents et vers le collet des dents (entre la dent et la gencive). Le tartre crée une inflammation chronique de la gencive (gingivite) qui peut évoluer en déchaussement des dents (parodontite).
En principe, un bon contrôle de la plaque dentaire diminue l’accumulation de tartre. Si le tartre s’accumule déjà au bout de quelques semaines, il faut améliorer le nettoyage dentaire et interdentaire. Il faut également utiliser un dentifrice anti-tartre (par exemple: Candida Anti-tartre au pyrophosphate).
Si le tartre s’accumule rapidement, les détartrages doivent être plus rapprochées afin d’éviter la gingivite.