Carie dentaire

 

Suite au diagnostic de carie, le dentiste procède à l’élimination du tissus dentaire atteint. La cavité qui en résulte sera obturée de manière hermétique pour éviter la réinfiltration de bactéries cariogènes.

 

Amalgames

Les matériaux d’obturation dentaire sont nombreux. L’amalgame est le matériau le plus ancien. Couramment appelé « plombage », il ne contient pas de plomb. Il est constitué de mercure, d’argent, de cuivre et d’étain.

Il permet de réaliser des obturations durables et bon marché. La majorité des patients tolèrent très bien ce matériaux. Néanmoins, selon les recommandations d’octobre 2005 de l’Afssaps (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé), certains désavantages sont à relever:

  • La gencive peut être colorée de manière irréversible en gris au voisinage des amalgames (tatouage à l’amalgame).
  • Certains patients porteurs de restaurations métalliques, dont les amalgames, se plaignent de courants électriques intra-buccaux, de goût métallique, de sensations de brûlure de la bouche ou de la langue et parfois d’autres symptômes. Les symptômes buccaux peuvent être attribués à des phénomènes de corrosion et à la dissolution des ions métalliques dans la salive.
  • Le développement du lichen plan buccal (LPB) est souvent associé à la présence d’une ou plusieurs obturations à l’amalgame. Les études bibliographiques montrent une corrélation entre le LPB et une sensibilisation au mercure. Des incertitudes subsistent sur l’étiologie du LPB, mais l’amalgame semble jouer un rôle important dans le développement du LPB érosif. La dépose des amalgames entraîne dans la majorité des cas une amélioration ou une disparition des signes cliniques. En présence d’un lichen plan buccal, il est cependant recommandé d’avantager la suppression des facteurs locaux irritatifs (plaque dentaire) et traumatiques (phénomène de Koebner) avant d’envisager la dépose des amalgames.

Malgré les nombreuses polémiques, la toxicité de l’amalgame (toxicité rénale, induction de maladie neurodégénérative) n’a jamais été démontrée. Cependant, l’Allemagne, le Danemark, la Norvège et la Suède ont pris des dispositions qui limitent son utilisation.

 

En Suisse, les amalgames dentaires sont interdits depuis 2005 «si, pour des raisons médicales, un autre matériau de remplissage peut être privilégié». Dans le pratique, moins de 1% des obturations sont encore faites en amalgame.

En Europe, il est interdit de recourir aux amalgames dentaires à partir du 1er juillet 2018 pour les dents de lait, sur les enfants de moins de 15 ans et sur les femmes enceintes et allaitantes.

De plus, l’amalgame n’est pas adhésif. Contrairement aux résines composites, il ne colle pas aux parois restantes de la dent. Au fil des années, des fissures peuvent apparaître et la fracture de parois dentaires saines entourant l’amalgame est fréquente.

 

Obturations blanches

Les “plombages blancs” sont constitués de monomères résineux de type UDMA (uréthane diméthacrylate) entourant des charges minérales (quartz, verre, silice pyrogène). Ils sont appliqués à l’état plastique, puis durcissent (polymérisation) dans la cavité buccale par exposition à la lumière bleue (468 nm).

Plusieurs teintes sont disponibles, permettant de réaliser des obturations esthétiques.

Le principal inconvénient de ce type de matériaux est sa contraction lors du durcissement. Il “rétrécit” d’environ 3% lors de sa polymérisation. Cela implique qu’il peut apparaître à l’interface entre la dent et la résine une fissure qui risque d’être infiltrée par les bactéries responsables de la carie.

Cette contraction est insignifiante pour les obturations de petites tailles mais peut être problématique pour les grandes cavités. C’est pourquoi les petites obturations sont polymérisées directement en bouche alors que l’obturation des grosses cavités nécessite l’intervention du technicien dentaire pour la réalisation d’un onlay (restauration en composite réalisée au laboratoire).

La qualité des matériaux d’obturation est en constante amélioration. La contraction de polymérisation est de plus en plus réduite.

Les composites sont, pour l’instant, moins durables que les amalgames. Si un amalgame peut durer 20 ans, une obturation en résine composite doit généralement être remplacée au bout de 10 à 15 ans.

 

Scellement de fissures

Les fissures sont de petits sillons naturels qui existent à la surface des molaires et des prémolaires et dans lesquelles les bactéries se nichent volontiers.

Ces fissures qui se trouvent sur la face masticatoire (occlusale) sont étroites et profondes. Les poils de la brosse à dents sont souvent trop épais pour s’y glisser; les sillons deviennent alors vulnérables à la carie.

Une résine composite blanche particulièrement fluide peut être appliquée pour protéger les sillons des dents permanentes. Ce traitement préventif ne remplace pas le brossage mais permet une bonne protection des dents qui présentent un risque élevé de carie. Les scellements des sillons peuvent être effectués sur les 1ères molaires peu après leur apparition (vers 6 ans) et sur les 2èmes molaires (vers 12 ans).

Si les dents de lait ont été touchées par la carie, il est préférable d’effectuer à titre préventif le scellement de fissures des molaires permanentes.

Un scellement résiste plusieurs années. Comme il peut toutefois s’user ou se décoller, il faut prévoir une visite de contrôle une ou deux fois par année.